Les réponses d'Oncle Michel

Parle-moi du plaisir !

Dans cet article, voyons comment Oncle Michel répond à son neveu qui l’interroge sur le plaisir. C’est, selon lui, un sujet très intéressant mais sur lequel il est important de prendre un peu de hauteur car le plaisir est un concept assez mal appréhendé par le commun des mortels.

La notion de plaisir est généralement associée à une réaction biologique découlant d’une satisfaction qui fait suite au comblement d’un besoin ou d’un désir. Le plaisir est synonyme de joie et de bonheur. Quand une personne affirme prendre du plaisir à faire quelque chose ou à se trouver dans une situation précise, elle est sincère mais ne voit que le résultat d’un processus, celui du bien-être. La perception qui consiste à trouver dans une activité ou dans un élément extérieur la source de son plaisir, est un concept erroné.

« Le plaisir utilise l’action comme un vecteur pour se manifester. »

Oncle Michel, Un sommet magnifique

En effet, le plaisir ne provient pas de l’activité en elle-même. Le plaisir utilise l’action comme un vecteur pour se manifester. Il passe par l’activité mais n’est pas créé à partir d’elle. La joie issue du plaisir prend sa source en nous et se manifeste dans le moment présent, à travers une occupation ou simplement un état d’être. La nuance est subtile mais elle est essentielle.

C’est, toujours selon Oncle Michel, une erreur de penser que le bonheur puisse être généré par un élément extérieur à soi-même. Cette mauvaise interprétation du plaisir est malsaine car elle nous fait chercher le contentement dans des composantes séparées de nous, alimentant ainsi le désir et la convoitise auxquels le plaisir est censé répondre.

La jouissance, générée en réponse à un manque, est comme une drogue qui va, petit à petit, alimenter la sensation de carence et ainsi pouvoir continuer à générer une telle satisfaction qui sera encore plus intense mais toujours aussi éphémère. La contrepartie d’un tel processus est l’émergence d’une souffrance grandissante liée à l’entretien du manque. Le plaisir ainsi généré est trompeur, voire dangereux.

« C’est notre état intérieur qui détermine si une situation est plaisante ou pas. La joie provient de notre être profond, elle ne fait que s’exprimer à travers une activité. »

Oncle Michel, Un sommet magnifique

C’est comme lorsque nous regardons un bon film sur un écran de cinéma. Ce n’est pas l’écran lui-même qui agit, c’est ce qui sort du projecteur. L’écran n’est finalement qu’une surface blanche et neutre mais il permet à la projection de se manifester et d’exister pleinement, c’est cela qui finalement nous intéresse. Nous sommes le projecteur et nos activités sont le grand écran blanc. Le plaisir, dans ce cas, correspond au résultat de la rencontre de ces deux éléments, c’est le film projeté.

Le bonheur s’exprime à travers nos actions, même les plus simples, comme celle de s’arrêter sur le bord du chemin pour admirer la beauté d’une fleur ou celle de lever la tête pour s’imprégner de la pureté d’un beau ciel bleu.

Le plaisir n’est donc pas à chercher à l’extérieur, il provient de nous et ne peut se manifester pleinement que dans l’instant, à travers nos actions. À partir du moment où nous sommes entièrement dédiés au présent, sans être pollué par des rêveries qui nous propulsent dans les limbes d’un passé résolu ou d’un futur hypothétique, nous laissons notre nature profonde, celle d’un bonheur paisible, s’exprimer librement à travers chacun de nos gestes.

L’activité importe peu finalement, ce qui détermine le plaisir est davantage lié à notre état de conscience présent et surtout à notre capacité à laisser cet état se diffuser dans notre comportement et dans nos actions.

En conclusion, Oncle Michel précise que le plaisir est dans ce que nous faisons mais n’est pas ce que nous faisons. Il est important que chacun puisse saisir cette nuance car cela signifie que le plaisir peut potentiellement s’exprimer dans chacune de nos activités, même dans les petites tâches insignifiantes du quotidien que nous avons l’habitude de réaliser machinalement.

À partir du moment où nous sommes pleinement dans l’instant, libéré de toutes nos pollutions mentales, le plaisir se manifeste naturellement.

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